Avec le lancement simultané de Fear Effect et MediEvil 2, ce n'est
pas simplement à l'affrontement entre deux titres rivaux à fort potentiel commercial que l'on assiste, mais aussi à une sorte de compétition esthétique transposée au pays des jeux vidéo. Le public visé est en gros le même, qui appartient à ces zones toujours plus vagues qui s'étendent de l'enfant moyen au post-ado. Le registre choisi appartient au même rayon, celui de l'aventure-action, où il s'agit de progresser dans un univers donné et de s'y bien défendre. Enfin, à bien des égards, les deux jeux développent un cheminement qui incite à l'analogie lorsqu'ils reprennent à leur compte les dernières ressources de la technologie. Pourtant, ce sont bel et bien deux écoles qui s'affrontent à travers Fear Effect et MediEvil 2, deux façons de voir le monde et de le peindre, deux projections antipodiques du paysage de la virtualité ludique, deux morales du jeu, en fait, voire, n'ayons pas peur des mots, deux philosophies.
Loin de nous la prétention de les départager. Il faut laisser libre tout un chacun de trouver son bonheur dans l'un ou l'autre de ces jeux ou, plus sûrement, dans les deux, chacun distillant ses plaisirs exclusifs. Thriller pessimiste et, sur le tard, vaguement mystique, Fear Effect en appelle d'emblée à une certaine tension virile: ses ambiances métalliques, les stridences de ses trucages sonores et son principe de gestion des équipements (accessibles directement depuis l'écran de jeu) rappellent l