Menu
Libération
Critique

Sélection digitale. La grande muraille numérique de Chine.

Article réservé aux abonnés
publié le 12 mai 2000 à 0h25

Largement représentés dans la sélection du Möbius 2000, les Chinois

se sont fait remarquer avec une encyclopédie sur CD-Rom aux dimensions pharaoniques. On peut même avancer que le Siku Quanshu (1) ­ littéralement «bibliothèque complète en quatre branches» ­ est à ce jour le plus gros titre multimédia jamais produit. Initiée par un riche homme d'affaires hong-kongais, cette somme de 4,7 millions de pages scannées réparties sur 175 CD-Rom aura coûté 8 millions de dollars (57 millions de francs) et mobilisé 300 personnes pendant près de dix ans pour un prix public conséquent: 11 050 dollars (79 000 F). Il s'agit de la version numérique de l'oeuvre titanesque réalisée sous le règne de l'empereur Qianlong au XVIIIe siècle, dont l'ambition était de réunir en une seule bibliothèque l'intégralité du savoir écrit chinois. Classés en quatre immenses catégories (le «Jing» pour les classiques, le «Shi» pour l'histoire, le «Zi» pour la philosophie et le «Ji» pour la littérature), des milliers d'ouvrages sont ainsi interrogeables dans une seule base de données. L'utilisateur peut établir ses propres liens entre les textes et a le choix entre différents modes de recherche: par catalogue complet ou abrégé, par nom d'auteur et par thème. Utilisant 32 000 idéogrammes (un Chinois instruit n'en reconnaît pas plus de 10 000), l'encyclopédie permet de décrypter beaucoup plus facilement ces caractères rares grâce à la puissance du moteur de recherche. Cette opération, longue et fastidieuse avec le