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Sélection digitale. Moi Jeux. «Syphon Filter 2»: chic c'est «cheap».

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publié le 12 mai 2000 à 0h26

Il y eut, l'été dernier, un Syphon Filter première mouture qui nous

passa largement au-dessus de la tête. Cette fois, on a glissé sans trop y croire la galette de Syphon Filter 2 dans la boîte (à rêves, à malices, à cauchemars, de nuit") et on se l'est pris en pleine poire. Par quels poisons un jeu que tout désigne comme mineur parvient-il à intoxiquer nos sens, auxquels il devient indispensable?

Jeu d'espionnage et d'action qui conjugue les exercices de tactique feutrée façon Metal Gear aux canonnades bestiales du type Apocalypse, Syphon Filter 2 n'apporte rien en soi d'intéressant sur le plan de l'invention et de la créativité. Esthétiquement, le jeu fait du surplace: ni beau ni moche, mais banal (avec pas mal de décors inspirés de divers tubes récents). A cette faiblesse originelle, on pourrait ajouter, entre autres, des graphismes mal dégrossis et une bande sonore «hormonalement» dérangée. Mais, curieusement, toutes ces tares contribuent à solidifier la plaisante image d'un jeu peu convenable mais diaboliquement efficace.

C'est donc dans une espèce d'énorme Barnum viril et flippant que Syphon Filter 2 nous projette, pour une série de missions enchaînées à un rythme accéléré dans lesquelles deux agents spéciaux (un homme et une femme, que le joueur «interprète» à tour de rôle), affrontent, du Colorado à Moscou, une «Agence» gouvernementale corrompue. Entre stratégie d'infiltration en douce (par exemple endormir quelques GI's d'une fléchette somnifère) et progression au bull