Menu
Libération

Sélection digitale. Oeil de Link. J'irai taguer sur vos webs.

Article réservé aux abonnés
publié le 19 mai 2000 à 1h03

La nouvelle est arrivée par La Poste, sous forme d'une carte de

Berne au message sibyllin: «BERN TO BE INVADE > invader.» Sur la photo, un petit Space Invader squatte gentiment la façade aux couleurs de la cité suisse. Après Paris, Londres ou Anvers, Berne est donc la dernière des villes envahies par l'artiste français qui se cache derrière ses petits virus collés un peu partout sur les murs (Libération du 8 janvier) (1). La rue et le réseau ont des similitudes, notamment parce que l'Internet autorise, comme les murs, toutes les expressions. Tags, grafs et peintures murales trouvent sur le Web le moyen d'accéder à un vaste public hors des pressions légales. La scène hip-hop française y est très présente, mais de façon très éclatée Dommage pour l'internaute lambda, forcé d'avaler de vains commentaires avant d'entrevoir les grafs de telle ou telle «école» (2).

Pourtant, l'heure de la reconnaissance est peut-être venue: aux Etats-Unis se tiendra en juin la première vente aux enchères de Graffiti Art, regroupant des oeuvres de Keith Haring et Jean-Michel Basquiat, les plus prestigieux des «graffiteurs», mais aussi des photos de grafs disparus, des objets (3)" C'est aussi sur le Web qu'on trouve le musée virtuel de Diego Rivera, autre illustre ancêtre des actuels vandales, qui peignait la révolution au Mexique à coups d'immenses fresques murales (4). Aujourd'hui, le Sparc de Los Angeles maintient cette tradition d'un art populaire décroché des galeries. Ce Centre des ressources soc