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Libération
Critique

Enrico Macias

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publié le 17 juin 2000 à 1h33

L'album techno d'Enrico Macias, "j'en vois un qui rigole" comme dirait Bashung. Quelques mois après les Re-créations de Florent Pagny - un innocent qui s'imagine que pour faire techno il faut ajouter du boum boum partout- le Johnny Hallyday pied-noir se met lui aussi à fricoter avec des DJ's. Plus inspiré, ou mieux conseillé, l'enfant de Constantine a monté un beau casting de remixeur franco-new-yorkais. L'inévitable Bill Laswell, les Qaballah Steppers et leur néo-dub bizarroïde, ou, chargé des obligatoires remix house, le Grand Popo Football Club d'Ariel Wizman et l'embarrassant Q-T Fingers. Au menu de cette Expérience, aussi bien des classiques variétoches de l'époque Carpentier (le Vent du Sud) que des morceaux folkloriques (Sidi H'Bibi) plus conformes au nouveau positionnement du fils spirituel de Cheik Raymond. Ce genre de combine est devenu fréquent. L'album de remix est le dernier concept pour incruster les magazines branchés. La démarche est roublarde, le résultat rarement convaincant (cf les remix de Steve Reich). Cette Enrico Expérience est autrement satisfaisante. Evidemment, les musiques traditionnelles, qu'elles soient méditerranéennes ou sud-américaines (voire bretonnes avec Denez Prigent), se prêtent naturellement aux tripatouillages techno. Mais ce qui frappe ici, c'est l'approche majoritairement "blanche et urbaine" là où on s'attendait à une débauche de basses et de percussions. Ainsi, le Mendiant de l'Amour, dont la version originale est quasiment afro-bea