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Libération
Critique

Un élan venu du nord

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publié le 19 juin 2000 à 1h36

Pour manger finlandais à Paris, il n'y a qu'un endroit où aller et qui a le mérite d'être vraiment bien: le Soleil de minuit, et sa devanture bleu et blanc assortie au drapeau national. La décoration intérieure fait catalogue Ikéa avec pin brut du sol au plafond, mais une confortable banquette court le long des murs. Le service, entièrement assuré par des natifs de Finlande déguisés en petits mousses semblant sortis d'une photo de Pierre et Gilles, est impeccable. Rapide, souriant et disert sur les magies de la cuisine lapone. Ainsi, le renne, clou de la carte (avec les entrées de saumon), est importé de Laponie par palettes entières, puis stocké à Dunkerque avant d'être acheminé par rations plus raisonnables. Considéré là-bas comme un plat de fête, il y vaut plus de 200 francs le kilo. Sachant cela, on peut estimer qu'à la carte il reste abordable, de même que son cousin, le pavé d'élan, au goût moins prononcé (proche de celui de l'onglet de boeuf) et servi avec une sauce aux baies. Notre conseil, charcutailles de renne en entrée avec rognons, foie, rondelle salée et délicieux carpaccio, ou l'assiette de spécialités avec harengs de la Baltique et saumon. Ensuite, le pavé de saumon aux morilles, le filet de renne aux pommes, poireaux et coulis de betteraves, ou le pavé d'élan. Pour les petits appétits, il y a des blinis. Quant aux desserts, ils sont excellents et très axés fruits frais: ananas tiède aux dés de rhubarbe ou compote d'airelles avec semoule. Une dizaine de blanc