Formée au chant, à la comédie et à la danse avec le Grand Magic Circus de Jérôme Savary, Mona Heftre voit en Serge Rezvani la deuxième rencontre artistique de sa vie. Il y a un an et demi, elle créait un spectacle autour de ses chansons au Sentier des Halles. L'auteur popularisé par la nouvelle vague (Jules et Jim) était venu l'écouter à Paris. "Deux jours plus tard, je recevais une cassette sur laquelle il avait chanté une dizaine de titres a cappella, comme s'il avait voulu les arracher à l'oubli." Certains étaient rangés dans sa mémoire slave depuis trente ans. Avec son approbation, Mona Heftre a enregistré un livre-disque chez Actes Sud, vingt titres, où l'instant de bonheur se confond avec la "nostalgie d'un monde perdu": le Tourbillon, J'ai la mémoire qui flanche, la Ligne de chance, Jamais je ne t'ai dit que je t'aimerais toujours, oh mon amour. Jusqu'alors, Serge Rezvani ne les assumait que sous le nom de Bassiak, va-nu-pieds en russe. Celui qui a toujours fui le show-business s'était choisi ce pseudonyme après avoir entendu le Tourbillon à la radio. Avec la même simplicité qu'il avait eu à les écrire, Mona Heftre reprend d'une voix cristalline ces chansons essentielles. Sur scène, en Joueuse de gong, elle ajoute une note de fantaisie au répertoire amoureux. Gérard Daguerre, l'ancien pianiste de Barbara, l'accompagne dans ce spectacle où elle a tenu à tout régler, même les lumières.
Fille de jardinier, la femme brune a toujours souhaité être artiste. "J'ai grandi comm