Alors que les pauvres crétineries d'Eminem opèrent leur razzia sur le marché américain et enquillent les records de rentabilité avec le soutien du "gangsta" Dr Dre remis en selle, il est agréable de constater qu'à l'autre extrémité du spectre, la base hip-hop, celle qui carbure à la virtuosité technique et à l'exultation lexicale, ne s'est jamais mieux portée. Depuis l'automne dernier, la scène nord-américaine (plus ou moins) underground a produit une poignée d'albums qui seront encore indispensables pour passer l'été au chaud (Blackalicious, Quannum, Mos Def, Slum Village..) et les heureuses surprises - consécrations ou révélations - continuent de nous parvenir sur un rythme soutenu. Les amateurs du genre ne seront sans doute pas surpris de voir débarquer en grande pompe les Dilated Peoples qui ont fait leurs armes sur le riche circuit du hip-hop californien, aux cotés des Blackalious ou Jurassic 5, et ont publié quelques-uns des titres phares de ces dernières années (en particulier le sublime Work the angles sur un sample d'A Tribe Called Quest). Les autres peuvent se jeter les yeux fermés sur le premier album de ce trio qui cite The Roots et EPMD et fait progresser le genre sur des bases très simples, la verve poétique des deux MC's Evidence et Iriscience et les meccanos sonores hyper-sophistiqués et redoutablement efficaces du DJ Babu, membre des Beat Junkies. A part ça, en ces temps où les petites rancoeurs infiltrent tous les étages de l'industrie rap, on ne peut que s