Des pieds décontractés prennent aujourd'hui le frais, et pas seulement sur les transats en bord de mer. Sur l'asphalte des villes, mille sandales s'épanouissent, mille tongs fleurissent. La basket n'est pas encore menacée mais, tout de même, la sandale emballe de plus en plus les pieds des hommes. Difficile de ne pas s'en apercevoir, on voit des orteils poilus partout. La sortie du péplum Gladiator et la chaleur n'expliquent pas tout. Certes, d'irréductibles Gaulois, restés bloqués à l'ère du joueur de pétanque ou du touriste très Mannschaft en sandales-chaussettes, affirment haut et fort qu'ils n'en porteront jamais. "C'est laid!", "Ça fait pingouin!", disent-ils à tort. Sur le Net, un certain Marcel s'est même lancé dans une croisade: "Elles arrivent par milliers avec l'été. Des revendeurs français sans foi ni loi n'hésitent pas à les mettre en vitrine. Le mouvement prend de l'ampleur. L'esthétisme français est menacé car les gens les trouvent... confortables. Qui? Les birkensbeaufs." Détournement du nom de la solide Birkenstock, marque anatomique allemande depuis 1774, avec son "lit de pied" ergonomique et sa semelle en liège. Sandalette remise au goût du jour et aux petons des mannequins en 1993 par l'Américain Marc Jacobs, (directeur artistique du prêt-à-porter Louis Vuitton). Chez Colette, bien sûr, le nu-pied attend l'homme. Mais les chausseurs moins élitistes du boulevard Saint-Michel nous confirment aussi l'envol: "Les hommes entrent en mocassins et repartent avec d
L'homme mue des pieds.
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publié le 24 juin 2000 à 1h47
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