Dans son nouvel album à paraître en octobre, Henri Salvador revient à ses deux passions: la musique brésilienne et le jazz. En y reprenant une composition de Paul Misraki, il rend hommage à l'un des piliers de l'orchestre de Ray Ventura grâce auquel Salvador a pu démarrer une carrière. Ray Ventura remarque le jeune Antillais fin 1941, à Cannes où il joue, en zone libre, et l'engage aussitôt comme guitariste, chanteur et comédien dans son groupe tout juste remanié - le swing à la française de Misraki, Mireille et Jean Nohain. Jusqu'en 1948, Salvador va ainsi pouvoir déployer ses multiples talents aux quatre coins du monde et notamment au Brésil. Après la guerre, Salvador prend ses marques en solo. Accueilli par la maison de disques Polydor, ses deux premiers succès sont reproduits dans ce double CD: Clopin-clopant (paroles de Bruno Coquatrix, futur repreneur de l'Olympia et de Bobino) et Maladie d'amour, où réapparaît le folklore créole que lui chantait sa maman. En replaçant précisément les enregistrements dans leur chronologie, ce premier volume d'intégrale permet de constater la mue d'un artiste dont la voix de crooner n'est pas encore définitivement placée. L'humour se patine également. Premier sketch enregistré fin 1945 sur la radio genevoise, le Collaborationniste souligne, dans une imitation de Louis Jouvet, Raimu et Sacha Guitry, l'attitude trouble de l'auteur dramatique durant l'Occupation... Peu à peu, les drôleries se mêlent aux chansons (Chanson surréaliste, I), d
Critique
Henri Salvador
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par Ludovic Perrin
publié le 1er juillet 2000 à 2h43
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