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Libération
Critique

Kantor pas mort

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publié le 8 juillet 2000 à 2h56

Tadeusz Kantor savait que son théâtre ne lui survivrait pas, et toutefois il croyait à la transmission par le biais des archives, des dessins, des notes, des objets scéniques, des articles de presse, des enregistrements vidéo : le maître de Cracovie qui déboula avec la Classe morte, inoubliable, au Festival de Nancy en 1976, construisit dans cet esprit sa "Cricothèque" comme un lieu de recherche, une sorte de musée de sa poétique théâtrale. L'Académie expérimentale des théâtres célèbre à Villeneuve-lez-Avignon un double anniversaire. Ce fut en effet en 1990 que cette institution animée par l'inlassable Michelle Kokkosowski commença d'exister, avec un séminaire international qui réunissait à Cracovie une brochette de praticiens du théâtre, sur le thème de "L'art et la liberté". Quelques mois plus tard à Avignon, Kantor, après avoir dirigé en une recherche aussi singulière que féconde des étudiants de théâtre, présenta sur scène

O douce nuit. La même année il disparaîtrait, figure à jamais tutélaire. D'une exigence incomparable, d'un humour aussi désespéré qu'optimiste. Ses dessins, les photos de ses spectacles par Jacquie Bablet sont à voir. De nombreux témoins de sa fulgurante trajectoire discuteront de l'héritage kantorien, en présence de Guy Scarpetta, auteur de Kantor au présent ( Actes Sud).

"Kantor, 10 ans après". le 8/7, à 17h, Cave du Pape, La Chartreuse, à Villeneuve-lez-Avignon. Projections de documentaires le 9/7, à 11 h, au cinéma Utopia, 4, rue des Escaliers Sainte