Menu
Libération
Critique

Ludwig van Beethoven

Article réservé aux abonnés
publié le 8 juillet 2000 à 2h57

C'était l'après-midi du 19 mars 1950, un petit garçon de 7 ans en culottes courtes donnait son premier récital de piano sur la scène de la Sala Bayer de Buenos Aires. Le public en délire réclamera pas moins de sept bis, Daniel Barenboim était né. De là à imaginer l'extraordinaire carrière qui allait suivre...

Pour fêter les 50 ans de musique de son artiste le plus célèbre, Warner Classics a choisi de rééditer une dizaine d'enregistrements incontournables, dont les fameux Concertos de Mozart avec le Philharmonique de Berlin. Mais également d'offrir à Barenboim d'enregistrer une intégrale des Symphonies de Beethoven (1770-1827) avec la Staatskapelle de Berlin, dont il est le directeur musical depuis dix ans, en même temps qu'il préside aux destinées du Chicago Symphony Orchestra. Dans le livret, Daniel Barenboim rappelle ce qu'il doit à la tradition d'un Furtwängler et, autant le dire, on se prépare au pire. Qui a besoin aujourd'hui d'une nouvelle intégrale des Symphonies de Beethoven, caricaturant la grandeur et l'emphase de l'une des plus grandes lectures de l'histoire ? Dès l'ouverture de la N° 1, on est pourtant conquis par une grâce chantante et dansante, celle des symphonies de Mozart et de Haydn, et un orchestre dont tous les pupitres cumulent intelligence et poésie, captées avec un sérieux et un bonheur sonore inattendu. L'élégance avec laquelle Barenboim établit les gradations dynamiques se confond avec la respiration musicale des phrases, la sûreté dans la conduite de