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Libération
Critique

Tam Tam du temps présent

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publié le 15 juillet 2000 à 2h17

Il y a cinq ans, Philips ­ après avoir mis ses disques au pilori ­ décidait de s'intéresser à nouveau à Pierre Henry en lui proposant un album de remixes de la fameuse Messe pour le temps présent qui, de Carnaby Street ou du Saint-Germain-des-Près des années 60 au revival baggy du Manchester de la fin des années 80, n'a jamais cessé de faire danser. Nombre de DJ des années 90 répondirent

à l'appel pour un résultat peu satisfaisant au goût du compositeur. «Je leur avais donné tous les moyens nécessaires pour travailler. Mais peut-être est-ce la matière même de ma musique que d'être réfractaire à la rationalité absolue du numérique. Peut-être qu'elle a ce grain et cette poésie parce que je suis resté fidèle jusqu'à aujourd'hui à ma banque de sons, à mes micros et à mes ciseaux ?»

Avant les ordinateurs, l'élève de Messiaen et de Nadia Boulanger était déjà DJ et mixait à huit platines. Epoque du disque souple, où il fallait sauter d'un plateau de tourne-disque à l'autre en temps réel. Epoque où c'est l'impulsion dosée du bras et la souplesse du poignet qui déterminaient les effets de modulation. Pierre Henry a décidé de tenter à nouveau d'improviser en direct à partir de son propre matériau musical concret : Tam Tam du merveilleux, qu'il crée ce soir sur la Piazza Beaubourg dans le cadre de Paris Quartier d'été, se veut «une messe pédagogique qui concilie rythmes techno et magie sonore, afin de montrer que la techno peut être lyrique et rituelle». Six cents haut-parleurs et une ba