Souvent seul avec sa guitare, tirant de son répertoire éternelles sambas, bossas novas sophistiquées, be bop, merengue fougueux, scats d'éclat sur Ravel ou Gerschwin et ornements flamencos, João Bosco est une véritable régie autonome de musiciens à lui tout seul, entraînant tout le public à chanter comme lors de ses mémorables passages au Canecão de Rio.
Ce compositeur et interprète, né en 1946 à Ponte Nova dans le Minas Gerais («mines générales»), Etat montagneux de l'intérieur du Brésil, fut bercé du jazz de Monk, Charlie Parker ou Miles Davis et des compositions des pionniers de la samba-canção (samba chanson) tels Dorival Caymmi (né à Salvador en 1914) ou Ary Barroso (auteur de la célébrissime Aquarela do Brasil composée en 1939 et connue de par le monde sous le nom de Brazil) qui annoncèrent l'avénement de la bossa nova vers la fin des années 50, privilégiant la mélodie sur le rythme. Ses albums marquèrent les années 70 et furent interprétés par nombre de ses compatriotes dont la chanteuse Elis Regina. Jusqu'au milieu des années 80, il collabora avec Aldir Blanc
qui lâcha son métier de psychiatre pour se consacrer entièrement à l'écriture de fins textes, réalistes ou ironiques, créant quelques-uns des grands standards de la MPB
(musique populaire brésilienne). As Mil e uma Aldeias
(«mille et un villages»), dernier album en référence aux légendes des Mille et une nuits, convie à une croisade sonore aux résonances orientales.
Bataclan. 50, bd Voltaire, 75011. Ce soir 21h.
Festi