Pendant vingt ans, Jacques Szymkowicz, fils d'un tailleur polonais, a habillé des milliers de Nîmoises dans ses trois boutiques chics. Jusqu'au jour où il en a eu marre de les voir se contorsionner pour entrer dans des vêtements beaux mais taillés pour des «Claudia Chou-fleur», comme il le dit joliment, et pas pour des femmes taillant 46. Pendant un an, il s'est assis à sa table de travail, il a dessiné, découpé, et façonné des rectangles, des parallélépipèdes et autres formes géométriques jusqu'à ce qu'il trouve le concept de vêtement cherché, celui «où les femmes seraient libres d'être ce qu'elles veulent être, sagement élégantes ou sexy, et au final belles dans leur registre». Taillées dans des tissus en microfibre légers, lavables en machine et pliables dans un carré de 20 cm
pour répondre aux exigences de la vie moderne, débarrassées des contraintes techniques des boutonnières et des entoilages, les robes, jupes et vestes de Szymkowicz peuvent se porter d'au moins cinq façons. Vagues, ceinturées ou en fourreau, à l'envers ou à l'endroit. «Dans mes vêtements, les femmes font la moitié de la création et ne se ruinent pas», explique l'artiste minimaliste qui tort le cou aux clichés de la mode à la provençale revisitée
par Souleïado, Les Olivades ou les Indiennes de Nîmes. Stars et starlettes ont dû s'y trouver belles. Pendant le festival de Cannes, le créateur nîmois
a vendu 150 de ses petites robes au prix d'environ 1 500 F. pièce. A la rentrée, il aura son corner
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