Capharnaüm coloré aux fragrances aussi épicées que sa cuisine, la Cage aux oiseaux est ouverte à Londres depuis déjà deux ans et son succès ne se dément pas. Assez inclassable, son côté bric-à-brac bouddha-patchouli un rien surchargé attire les dîneurs fatigués de manger dans des restos stricts aux allures de Conran Shop. ça se presse donc toujours dans la petite salle-musée de Whitfield Street, bon signe quand on sait que la hype d'un lieu londonien est généralement bien éphémère. La carte est assez touffue à déchiffrer même pour un brillant angliciste, la plupart des mets proposés étant libellés de manière plutôt poétique (comprendre évasive) ou sous
des vocables exotiques. Mais pas de panique, l'endroit héberge une serveuse française répondant à l'appétissant prénom de Moka. Elle vous offrira des amuse-gueules raffinés tout en vous guidant parmi les méandres d'une carte d'où se dégagent spécialités thaï, japonaises ou italiennes, influences souvent mélangées au gré des trouvailles du chef Michael von Hruschka. Servies sur plaques d'ardoise à l'aide de baguettes enlacées de zestes de citrons verts, ses créations (poulet, poisson, salades au parmesan, petits légumes en abondance) sont aussi ludiques qu'appétissantes même si on ne sait pas toujours ce qu'on mange au juste. Les cocktails sont impeccables mais évitez les soirs de canicule (synonymes de soif intense), car s'il y'a la clim, le chef laisse la porte ouverte pour ne pas étouffer du fond de sa cuisine. Bien sûr comme