En 1973, le pianiste Jesus «Chucho» Valdés créait à La Havane le groupe Irakere, dont la première apparition à New York en 1978 commotionna les milieux du jazz (l'histoire est racontée en détail dans l'excellent Caliente, une histoire du latin jazz de Luc Delannoy, paru chez Denoël). Aujourd'hui, le groupe est un peu en sommeil, depuis que Chucho Valdés, sous contrat avec le prestigieux label Blue Note, privilégie sa carrière en solo. Ce géant débonnaire aux mains de bûcheron reste, à 58 ans, un des pianistes les plus respectés dans le monde du jazz. Son dernier album, Briyumba palo Congo, le montre un peu moins obsédé par les avalanches de notes (le reproche d'étaler sa virtuosité lui a souvent été fait) et très imprégné de religiosité afro-cubaine, comme sur le morceau qui donne son titre au disque, construit sur les rythmes des cérémonies de la religion palo monte, à laquelle Chucho est initié. Sur le livret figure d'ailleurs en bonne place le chaudron d'Oggun, signe d'appartenance à ce culte d'origine bantou. Comme sur son album, Valdés se produit à Paris en quartette, avec Lazaro Rivero à la basse, Ramses Rodriguez à la batterie et Adel Gonzalez aux percussions. Il aura ce soir un défi à relever: il y a quelques jours et dans la même salle, son challenger pour le titre de meilleur pianiste cubain de latin jazz, Gonzalo Rubacalba, a placé la barre très haut. Et pour sa prochaine visite, on espère assister à un événement promis de longue date: ses retrouvailles musicales
Critique
Le piano rituel de Chucho Valdés
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publié le 24 juillet 2000 à 2h28
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