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Libération
Critique

Le pape de la malsape

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publié le 26 juillet 2000 à 2h33

Qu'est-ce qu'être «malsapé» à Paris, en l'an 2000? Au coeur de l'été, n'hésitons pas à faire travailler

nos synapses autour d'une problématique qui passionne autant l'homme de la rue que la journaliste

de mode ou le créateur lancé. Laurent Laurent, multiagitateur du bocal, inlassable animateur de la scène décalée parisienne, convie les uns et les autres à venir en discuter avec lui, autour d'un verre (et plus,

si affinités) à l'occasion de la sortie de son premier cahier de style, bientôt divulgué dans la presse

et en ligne. Malsapé/Paris met en scène sous toutes les coutures cet ex-animateur du Salon de coiffure philosophique de Canalweb. De la tenue de chantier (sa combinaison coton bleu, son zip frontal finition vieil or et ses taches de plâtre, enduit reboucheur et peintures) à celle du concessionnaire auto en vadrouille (photo), en passant par le «week-end j'm'enfoutiste» avec blouson-manches amovibles et jogging avachi... dans l'art de la malsape, rien n'est laissé au hasard. Sous l'objectif du photographe de mode Camille Kerbelec, Laurent Laurent et quelques complices, dont le sound designer Jean Croc, s'interrogent:

que faut-il enfiler pour être out? Dans dix ans, tout le monde sera-t-il en veste à pois? Cela sonne comme

un canular, pourtant c'est tout à fait sérieux. Du moins Laurent Laurent, né un 25 décembre à Mâcon

(«la ville des cons», dit-il), en est-il persuadé. Intarissable sur la ringardisation de la banane en tant qu'objet, Monsieur rêve pour le troisième millénai