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Libération
Critique

Dragon Soul Z

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publié le 1er août 2000 à 3h06

Crest, ses rives de la Drôme, son donjon et ses 8 000 habitants accueillent chaque après-midi des ateliers de voix et des concours de jazz, pour tous les âges et tous les niveaux, dans le cadre du festival de jazz vocal. Nouveauté de l'été : un atelier de chant classique arabe du Proche Orient. Le soir, les concerts des stars (Maceo Parker, Salif Keita, Jimmy Scott, Helen Merrill ou Jacques Higelin). Et cette année, le «Crest jazz vocal festival» veut s'ouvrir à la world, aux rythmes africains et aux influences du hip hop et du rap. Pour preuve, la troupe des Saïan Supa Crew («le groupe des supers guerriers», tiré du dessin japonais Dragon Ball Z) débarque sur la scène en première partie de Maceo Parker. Six jeunes (photo) entre 22 et 26 ans, venus des Antilles, d'Afrique du Nord, d'Afrique de l'Ouest, et plus récemment des quatre coins de la banlieue, aux influences musicales diverses : hip hop, ragga, soul, musique afro, zouk, rap, jazz... Une chanson tirée de leur premier album sorti à l'automne dernier, KLR (en hommage au septième d'entre eux mort d'un accident de voiture) a même été composée à base de bossa nova. Pour eux, pas de limite au mélange, avec, pour fil conducteur, l'humour et l'autodérision. Ils parlent de «l'effet double claque» : on est frappé par la tchatche et l'originalité des sons au premier abord. On est marqué par les rimes accrobatiques et par la gravité des textes au second degré : racisme (et pas seulement celui des Blancs), drogue, violence.

Crest.