La mort dans les yeux d'un crâne peint Vili ou dans ceux d'un cadavre d'enfant photographié à la morgue de New York par Andres Serrano. Les peintures de Baselitz face au fétiche à clous Bakongo. Celles de Gilbert and George dialoguant avec les sculptures de bois des couples ancestraux Bwaka ou Lobi. La boue de Richard Long face aux amas de substances Téké et Bambara. Les photos de visages occidentaux de Robert Mapplethorpe, les yeux dans ceux des masques-corps océaniens... L'exposition «les Premiers et les derniers» au centre de Wallonie-Bruxelles ne cherche pas à comparer mais à confronter l'art premier à l'art contemporain, grâce à des oeuvres rarement ou jamais exposées, issues des collections privées de Belgique et des réserves du musée de Tervuren. Pour éviter à tout prix de figer les arts d'Afrique et d'Océanie dans un lointain passé primitif et montrer du doigt ce que les «derniers» doivent à leurs formes et à leurs symboles. Mais également ce que les arts premiers doivent à nos contemporains: c'est grâce aux peintres modernes que ces formes d'art ancestrales passèrent du statut de curiosités exotiques à celui d'art. Des photos et des masques. Un Fontana et un tambour du Zaïre. Les oeuvres de Bruce Nauman, Thomas Schütte, Robert Mangold, Jean-Michel Basquiat, Michel François, Stephan De Jaeger ou Michel Frère qui parlent mort, couple, matière ou animalité avec les statues Sépik, Songye, Luba, Dogon ou Lobi. Un va-et-vient incessant entre modernité et archaïsme où on n
Critique
Les premiers seront les derniers
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par Sonya Faure
publié le 1er août 2000 à 3h06
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