Menu
Libération
Critique

Spartacus, le jeu du cirque

Article réservé aux abonnés
publié le 3 août 2000 à 3h11

Dans le cadre du Festival Paris Quartier d'été, la compagnie italienne de danse Abbondanza-Bertoni propose une version parodique et burlesque des aventures de Spartacus, l'esclave révolté. Présenté sur une toute petite scène, et chaque soir dans un lieu différent de Paris, Spartacus est un spectacle tragi-comique, une «farce et attrape» à l'attention de spectateurs en quête d'étonnement. Rythmées par les mélodies tsiganes de musiciens endimanchés, les chorégraphies du trio explorent l'imbrication et la contorsion des corps, emportés dans une sarabande lyrique. Ainsi, la passion de deux amants est-elle figurée lors d'une valse rocambolesque où leurs silhouettes se mélangent sous une pluie de fines plumes blanches. En parallèle, les composantes traditionnelles du cirque passent à la moulinette d'une fantaisie qui ressemble fort à celle du cinéma muet des années 20. Les dresseurs deviennent tour à tour les «dressés», les clowns ont le blues et le héros rate piteusement son entrée.

Interprète du rôle-titre, Michele Abbondanza apprit la danse à New York auprès d'Alwin Nikolaïs et de Merce Cunningham. Durant les années 80, il rejoint la compagnie Théâtre et Danse de Carolyn Carlson implantée à Venise. Plus tard, il décide de voler de ses propres ailes et fonde Sosta Palmizi, avant d'entamer un parcours professionnel autonome. Sa rencontre avec la danseuse Antonella Bertoni donne lieu à trois créations, dont Spartacus, joué pour la première fois en 1995. La reprise qui en est faite