Toute l'année, il existe une bonne raison de s'arrêter à Lassay, discrète bourgade de Mayenne: son château fort, dont l'imposante rudesse semble défier le temps. Mais dans les premiers jours d'août, on peut trouver un second motif d'escale, un peu plus actuel et tonique: le festival les Trois éléphants, abreuvé de «sons hybrides et métissés pour un panaché sonore dans le site en plein air de l'ancien couvent». En plus d'une demi-douzaine de spectacles de rue, histoire de désenclaver l'événement, la partie musicale s'annonce plutôt astucieuse avec, faute de gros moyens, un plateau conviant plusieurs noms qui commencent à faire parler d'eux depuis un bon semestre.
Dans cette catégorie, on mentionnera les passages de Tété (Libération du 20 juillet), chanteur-guitariste d'origine africaine dont les apparitions scéniques ont suffisamment fait monter la cote pour qu'il soit affublé aujourd'hui du titre putatif de «Ben Harper français» (en attendant un premier verdict sur CD début janvier); Natacha Tertone, ambassadrice low fi du vaillant label lillois B pourquoi B, qui a sorti voici quelques mois un premier album (le Grand Déballage) non dénué de qualités; Mickey 3D, nom de code solo du chanteur stéphanois de 3dK (également
dans la mouvance Louise Attaque) qui promotionne son Mistigri torture, album pop surmontant crânement une certaine faiblesse de moyens; et Java, nouveau groupe qui
nous laisse encore dubitatif: son rap-musette
assez rentre dedans doit-il être envisagé comme une nou