Il y a toujours tant de monde pour le 15 août, partout, ici et parfois là, qu'il a fallu trouver à ces masses humaines un pôle de référence. L'arctique étant déjà pris par les pingouins, le centre du monde a donc été établi dans un patelin des Deux-Sèvres, Pougne-Hérisson. Le nom brille au firmament des terroirs et accueille cette fois le premier grand rassemblement des nombrils du monde, ainsi qu'un jumelage avec l'Etoile polaire, histoire de garder le sens du cosmique. Ce diablotin de conteur qu'est Yannick Jaulin a promu le village nombril officiel du monde. Tous les deux ans depuis 1990, le festival célèbre le petit trou de la panse avec un sens enjoué de la farce abdominale, et un penchant pour la poésie loufoque pleine d'une tendresse campagnarde. Mais cette fois, pas d'histoire, c'est la dernière année. Le cycle est bouclé par l'ouverture d'un jardin mécanique pour vieilles histoires à la retraite, une intronisation des Chevaliers du nombril, des exercices de danse du ventre populaire, la sieste obligatoire orchestrée par l'oud de Fawzy Al Aiedy, les fanfarons cuivrés du Service de nettoyage des oreilles bouchées, ou les rythmes tintinnabulants des steel drums d'Acousteel Gang. Un cabaret produit vaches locales et poules de Gâtine, alors que des photos de nombrils se fixent l'objectif de mémoriser l'abdomen de tout le monde. Jean-François Prigent dirige une chorégraphie de lentilles, la Compagnie Opus produit une ménagerie mécanique. Et sur scène, Yannick Jaulin et sa
Critique
Pougne-Hérisson, un festival nombriliste
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publié le 15 août 2000 à 3h26
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