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Libération
Critique

Du beau travail

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publié le 19 août 2000 à 3h32

Ce sont des photos pour la plupart anonymes, à l'abri derrière une prestigieuse appartenance, celle de l'école du Bauhaus fondée en 1919 par Gropius et fermée par Hitler en 1933. Les images exposées à Lectoure (Gers) rendent compte de la richesse et de la liberté de l'enseignement dispensé à Weimar, Dessau puis Berlin, enseignement qui prônait une synthèse des arts plastiques, de l'artisanat et de l'industrie, et l'intégration de l'art à la vie. La photo est pratiquée par tous les étudiants comme un outil, parmi d'autres, de recherche et de témoignage. Les étudiants se prennent les uns les autres, au travail, dans les fêtes, dans des mises en scène improvisées. Ils photographient leurs oeuvres respectives (sculptures, tapisseries, design, architecture) ou explorent sous l'autorité du Hongrois Moholy-Nagy cette nouvelle technique apte à transformer la vision. Il y a de la gaieté dans ces photos d'étudiants engagés dans une aventure artistique exceptionnelle et de la tristesse quand on imagine leurs destins de jeunes Allemands confrontés au nazisme.

Sans lien avec cette première exposition, le centre photographique de Lectoure présente six photographes français contemporains : Isabelle Waternaux, Catherine Poncin, Gérald Petit, Philippe Bazin, Eric Nehr et Sophie Zénon. Ce sont pour l'essentiel des portraits, notamment ceux d'habitants du Gers (Waternaux) et de nouveau-nés à Maubeuge (Bazin). Sophie Zénon, elle, est partie très loin, en Mongolie, avec un appareil panoramique en