Entre Trois Gymnopédies et Six Gnossiennes, entre les Croquis et agaceries d'un gros bonhomme en bois, les Trois Véritables Préludes flasques pour un chien et les Choses vues à droite et à gauche, sans lunettes, Erik Satie dessinait, photographiait, calligraphiait, écrivait (des Aphorismes, des Textes à ne pas lire). Une création à tout-va que l'Imec (l'Institut mémoires de l'édition contemporaine) et le musée Eugène-Boudin de Honfleur ont réuni dans la manifestation «L'été Satie» : deux expositions et des concerts (ce soir, Alison Pearse, soprano, et Benjamin Costello, piano, jouent des oeuvres de Satie, Chausson et Duparc). L'Imec, fidèle depuis plus de dix ans à sa mission (regrouper les archives consacrées aux auteurs, philosophes, libraires, maisons d'édition...), a hérité de 10 000 documents déposés par la fondation Erik-Satie : manuscrits, partitions, lithos des Instruments injouables (contrebasse en peau, trombone à clavier), études de costumes et de décors pour ses ballets, réalisées par Picabia, Derain ou Picasso... Tout juste assez pour témoigner de la vie de ce compositeur hors norme, qui s'engage dans l'armée pour pouvoir démissionner du Conservatoire national de musique, où il brille par ses mauvais résultats.
Et attrape volontairement une pneumonie pour se faire réformer.
Qui compose des préludes pour le Grand Maître de la Rose-Croix, Joseph Péladan. Ou fonde un nouveau culte, l'Eglise métropolitaine d'art de Jésus conducteur, dont il est l'unique adepte... et l