Les camions-cinéma, qui déploient les films sous les étoiles, ne sont pas réservés à la province : Paris aussi (le Paris des quartiers, pas seulement celui du Parc de la Villette) va découvrir cette semaine le charme des projections urbaines de plein air, à l'exemple de Rome qui les pratique depuis sept ans. Les «Promenades romaines» originales ont permis aux habitants de la Ville éternelle de découvrir Mamma Roma place Spartaco, ou le Voleur de bicyclette à Valmelaina: des toiles livrées, les soirs d'été, dans le cadre même qui a inspiré certaines de leurs scènes clés. Cette année ces «Promenades» cinématographiques se dédoublent vers chez nous : le temps de savourer in situ, sur 4 jours, la vision que quelques cinéastes italiens ont eu d'un Paris qu'ils prenaient au présent ou qu'ils fantasmaient dans le passé et l'ailleurs de l'imagination. Les jeunes générations pourront ainsi en profiter, vendredi, pour découvrir le trou des Halles (site post-Baltard mais
pré-Forum) filmé en prairie western par Marco Ferreri dans Touche pas à la femme blanche (Marcello Mastroianni + Catherine Deneuve + Michel Piccoli + Philippe Noiret + Ugo Tognazzi, et tutti quanti). Les pointilleux, eux, se demanderont pourquoi on les installe (samedi) sur le quai rive gauche du port de Suffren pour regarder le Conformiste, qu'on aurait plutôt raccroché au musée d'Orsay (l'ancienne gare prêtant sa façade à l'hôtel des années trente où sont censés loger Jean-Louis Trintignant et Stefania Sandrelli). Exp