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Libération
Critique

Symposium de détectives à Grévin

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publié le 23 août 2000 à 3h37

Tout a commencé avec le plus sage de tous les magistrats chinois. Dans la Chine de la dynastie T'ang, le Juge Ti traque avec brio meurtriers et malandrins de tous poils. Le personnage inaugurait la collection des Grands Détectives des éditions 10/18 et, depuis, l'originalité est devenue méthode. Car les amateurs du Juge Ti suivent ses enquêtes autant pour les méandres ingénieux de l'intrigue que par curiosité ethnologique, découvrant à chaque page les facettes inconnues d'une Chine oubliée. L'auteur connaît son affaire. Robert Van Gulik, sinologue et diplomate hollandais, a publié, parallèlement à ses romans policiers, nombre d'ouvrages de référence sur la Chine, notamment le fameux la Vie sexuelle dans la Chine ancienne (Gallimard). Avec presque dix-huit ans de pratique, la collection s'est étoffée. Le principe «gulikien» est toujours le même, répondant à un exotisme à double détente. En premier lieu, un exotisme géographique utilisant comme toile de fond des contrées dont le lecteur ignore généralement les codes, les moeurs et les usages. Exotisme historique ensuite, puisque chaque personnage récurrent nous plonge au coeur d'une époque méconnue ou affligée de solides idées reçues. Ainsi, en compagnie du fameux Frère Cadfaël, on se promène dans une Angleterre médiévale ravagée par les guerres civiles. On suit Huy le Scribe dans l'Egypte des Pharaons ou encore Artem le Boyard, au service du roi d'Ukraine, au XIe siècle. En tout, une cinquantaine de «détectives» ont fait le b