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Libération
Critique

Micheline et Luc

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publié le 4 septembre 2000 à 3h59

17 h 08, gare de Montluçon. Il embarque pour Bourges. Puis pour Bordeaux, Ussel, Argenton-sur-Creuse... On suit Luc Leclerc du Sablon de train en train, de banquette en siège de gare. Car la micheline, ce n'est pas une jolie femme mais les vieux trains régionaux dans lesquels le réalisateur-acteur nous entraîne pendant une heure quarante. On y est bercé par le ronronnement des rails, on y retrouve la nonchalance des voyages ferroviaires. Les lavabos étroits, les couloirs trop petits pour le sac à dos, les rideaux en toile orange qui laissent passer le jour, les relais de presse, les courants d'air. La caméra attrape au fil des rails des regards, des accents, des bribes d'histoires, auxquels il manque un rien pour qu'ils soient de vrais portraits. Un jeune homme qui a rencontré la femme de sa vie ici même, place 67. Un bouddhiste et un catholique. Des accordéonistes, des bébés, des jeunes largués par leur ami(e), d'autres qui aimeraient que quelqu'un les attendent sur le quai. Mais comme souvent dans le train, on finit par avoir des fourmis dans les pieds. La halte à Vesoul, pour nous comme pour le personnage-réalisateur, est un peu longue. Et on se lasse un peu de notre compagnon de voyage, malgré ses airs cool

(le genre qui lit le Guide du Routard), ses mines de grand enfant émerveillé par le moindre piston de la micheline, de boy-scout qui rend service aux vieilles dames.

MK2 Beaubourg. 50, rue Rambuteau. M° Rambuteau ou les Halles.

Tous les jours à 13 h 45, 17 h 45, 21 h 45.