La maison Richeux se dresse sur le site d'un ancien sanctuaire druidique surplombant la baie du Mont-Saint-Michel.
Le château Richeux, édifié vers l'an 1000 par le seigneur éponyme ancêtre des Du Guesclin, a été détruit sous le règne d'Henri IV dans la fureur des batailles de la Bretagne.
La villa d'aujourd'hui pleine de charme, qui a un air de manoir de conte de fées, a été construite, en 1925, pour Madame Shaki, qui fut la maîtresse de Léon Blum. Les gens du coin l'appelait «la maison du Président». Madame Shaki disparut sous l'occupation nazie, et la résidence resta longtemps en déshérence. En 1992, le chef Olivier Roellinger a racheté cette propriété, qu'il a entièrement rénovée, y installant quelques chambres et un restaurant, le Coquillage. Benoît Debailly, chef de 33 ans, joue avec brio d'une partition sur des prix doux. Il a été à bonne école, puisque, avant de seconder Olivier Roellinger dans son restaurant gastronomique, il a passé deux ans chez les Lorain à Joigny. «Tartare» (le mot est impropre) de saumon et de daurade, bien enlevé et ne reculant pas devant la moutarde, ou friture d'encornets frais et croquants à la tomate.
En revanche, des petits crabes farcis aux légumes un peu moins coinvaincants, aux saveurs pas assez prononcées et tournant vite au trop sec. Barbue grillée aux herbes (estragon, aneth, fenouillette...) au goût très fin ou encore saint-pierre à la compotée de courgettes et de tomates qui en remontrerait à plus d'un cuisinier méridional.
Le chariot