Au Festival «Visa pour l'image», de Perpignan (qui se tient jusqu'à la fin de la semaine), il y a des expositions de photos, des projections nocturnes (la première semaine) et un marché de l'image fixe, qui s'activent dans tous les recoins de l'hôtel Pams, quartier général de la manifestation. Tables où l'on converse, stands de presse ou d'agences, où les photographes en mal de contrats et de ventes apportent leur portfolios et où l'on a parfois l'occasion de découvrir des images rares, difficiles à voir autrement. Roger Job fait partie de cette mêlée.
Un géant belge et blond de 35 ans, à la gueule souriante et à l'ironie tonique,qui domine tout le monde d'une tête et semble là comme chez lui. D'ailleurs, son patronyme n'est-il pas inscrit sur les mosaïques de l'hôtel Pams, qui célèbrent le sigle du papier à cigarettes «JOB» (en fait, les initiales J et B, séparées par un O de liaison gothique), inventé par les anciens propriétaires ? Habitué de Perpignan, Roger Job confesse pourtant y passer tous les ans «la plus mauvaise semaine» de sa vie. «Présenter des photos ici, c'est comme de mendier...» Indépendant invétéré, ni débutant, ni inexpérimenté, il a pourtant un sacré palmarès de reportages difficiles à son actif.
Et cette année, un formidable «livre» à défendre (dont les images ont paru dans Le Soir de Bruxelles): le constat qu'il a dressé sur l'état de délabrement des hôpitaux publics au Congo. Le système hospitalier, qui fut jadis la fierté de l'état colonial, est aujourd