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Libération
Critique

Bercy fait des bulles

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publié le 23 septembre 2000 à 4h43

«Nous sommes ici dans un monde anormal», s'exclament Spirou et Fantasio, dans le Prisonnier de Bouddha, entre champignons et marguerites géantes. Dans les pas de Gaston Lagaffe, ou de la mauvaise graine Ducobu, de bulles en bulles, on peut déambuler dès aujourd'hui dans les jardins de Bercy. Organisée par la mairie de Paris, avec le partenariat «scientifique» du Centre national de la bande dessinée et de l'image d'Angoulême, une exposition permet de plancher sur les différentes représentations du végétal dans la BD. Où l'on constate que l'arbre mandragore et le jardin, lieu de tous les mythes, occupent un rôle luxuriant dans le 9e art. Ainsi, du chai de Bercy à la maison du Lac, on se balade dans de petits édens d'atmosphère, historiques, fantastiques ou futuristes: du square parisien de Bécassine à ceux de Tardi, des Jardins d'Edena de Moebius à ceux de la tour de Babel d'Alix. Etape particulièrement alléchante : l'Orangerie, où rivalisent vraies plantes carnivores et fausse lianes pour agresser Blake et Mortimer. Au rythme d'une scénographie-promenade astucieuse, où surgissent cactus en papier maché de , végétaux baveux et arrosoir géant, germe une douce évidence en ce mois de septembre: le parc de Bercy est devenu un lieu éclatant, aux mille recoins de verdure abondante, grisée de graminées ou dorée des fleurs automnales. Dans cette parodie du monde, en vieux Mickey inévitable, Jean Tiberi arpentait le lieu, jeudi dernier, tel Iznogoud qui veut rester calife à la place du