Il y a les «je t'aime» jetés dans un souffle, les «je t'aime» informatifs, les «je t'aime» sportifs, un «je t'aime» à l'accent étranger, des «je t'aime» plaintifs, des «je t'aime» menaçants, des «je t'aime» de second essai. La galerie Alain Gutharc présente une installation de François-Xavier Courrèges, dit FXC, tout entière consacrée à l'amour. Dans une lumière bleutée apparemment la teinte préférée du vidéaste , vingt écrans sont disposés en cercle. Sur chacun, sauf un, vide, dix-neuf têtes en plan fixe d'hommes bruns aux yeux foncés, répétant en boucle des «je t'aime» assortis de pauses, de regards voulant dire plus mais peut-on dire plus ? , de lèvres mordues. Nanti de la formule de Roland Barthes «Passé le premier aveu, "je t'aime" ne veut plus rien dire», on entre dans le cercle. S'ensuit un bombardement de «rayons amoureux» qui vous traversent en direction d'invisibles objets, existants, simulés, rêvés.
C'est légèrement hypnotique, voire euphorisant. D'ailleurs, pour FXC, l'amour est joyeux. La preuve, une vidéo en trois dimensions présentée dans le même temps à la Caisse des dépôts et consignations et baptisée Dancing for Joy. Cette fois FXC se met en scène. Jeune homme brun ressemblant aux garçons («recrutés» dans la rue) de la galerie Alain Gutharc, il saute, danse dans les prés derrière un plan d'ombellifères. Ses mouvements aquatiques semblent légèrement décalés par rapport à la bande-son. La vidéo se voit dans un casque fixé au front. C'est doux. On pense a