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Libération
Critique

Ninja Tunes

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publié le 23 septembre 2000 à 4h43

Quelques mois après Warp et R&S c'est Ninja Tune qui fête son dixième anniversaire. Mais si les trois labels sont nés dans des contextes similaires ils ont pris des directions sensiblement différentes.

Matt Black et Jonathan More avaient beau produire d'éphémères starlettes acid house (Yazz The Only Way Is Up..) à l'époque des premières raves, ils ont toujours été plus attirés par les breaks tarabiscotés et les détournements en tous genres. On n'a jamais beaucoup dansé sur Ninja Tune comme le confirme cette triple compilation anniversaire. A découvrir après s'être roulé plusieurs cigarettes, Xen Cuts donne une bonne idée des qualités et des défauts de la maison Ninja. Le premier CD est celui du hip hop et des platinistes. Avec un goût prononcé pour les petits blancs malins (Mr Scruff, Kid Koala, Cabbageboy ou Coldcut eux-mêmes) dont les prodiges donnent mal à la tête. Il comprend notamment une magnifique adaptation du Your Revolution de Gil Scott-Heron par Dj Vadim et Sarah Jones. Le deuxième est celui de toutes les fusions. C'est le plus nocturne. Le plus fumeux aussi. Ces tentatives néo-jazz sont souvent plus assommantes que convaincantes. Voila la principale faiblesse d'un label qui s'égare souvent dans le papier peint instrumental. En revanche le troisième CD, celui des inédits et des raretés, recèle plusieurs perles propres à nous réconcilier avec des ninjas parfois un peu complaisants. Le remix du More Beats & Pieces de Coldcut par John McEntire de Tortoise ou le rap po