Prenez Hanna Schygulla et Louise Brooks. Imaginez ces mystères lumineux, ces femmes mythiques à l'écran se frôler en chanson sous vos yeux. La première, Lili Marlène ou Maria Braun, pour Fassbinder. La deuxième, inoubliable fée muette et incandescente aux mèches noires, pour Pabst... et tous les hommes, incapables de résister à cette grâce aux cheveux courts. Louise Brooks, beauté arrêtée net au milieu de sa carrière, fut et reste la muse de Schygulla. Elle est «l'enfant achevée qui s'est réveillée femme», résume l'actrice. D'un côté, le compagnonnage naturel entre l'actrice sans père originaire de Silésie et la môme Brooks. De l'autre, une rencontre opportune, celle avec Roberto Tricarri. Depuis longtemps, ce compositeur «passeur de rêves» lents a fait du cinéma sa meilleure inspiration avec notamment plusieurs créations autour de Buster Keaton. Il a proposé à Hanna Schygulla de réinventer le son du film muet Journal d'une fille perdue, de G.W. Pabst. Ce soir, sur la scène de Mâcon, avec Tricarri au piano, accompagnée par un orchestre de cabaret, Schygulla créera Elle ! Louise Brooks, spectacle chanté et parlé.
Nul doute que la diseuse, l'actrice, qui a chanté Neruda, Rilke ou Borges, saura transmuter sa fascination. Dans «Les voix si... les voix la», festival au choix de programmation exigeant, d'autres bonheurs sont à venir .
Mâcon (70). Théâtre de Mâcon. Festival «Les voix si... les voix la», du 27/9 au 1/10. Ce soir, à 20h30, «Elle ! Louise Brooks», création Hanna Schyg