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Libération
Critique

Tous à la botte d'Attila

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publié le 29 septembre 2000 à 4h53

On y commande les hordes de Gengis Khan, les chevaliers francs ou les Arabes, on construit sa ville fortifiée et on aligne les catapultes: Age of Empires 2, c'est les petits soldats du Moyen Age plus l'informatique. Rien d'original, mais un must du genre gestion-stratégie: graphismes léchés, scénarios variés, de Jeanne d'Arc à Moctezuma. Et un succès mondial auprès des mâles régressifs de 9 à 35 ans: près de 2 millions d'exemplaires vendus depuis fin 1999, dont 200 000 en France. Depuis quinze jours, l'extension au jeu originel flirte avec les meilleures ventes (lire ci-contre). Pistes pour comprendre ce retour high-tech d'un jeu d'enfants.

«Si c'était facile d'être un chef, tout le monde le serait.» Attila, PDG de tribu.

Le jeu plaît aux turbocadres. On les voit dans les trains, les avions, ordinateur portable sur les genoux, haut-parleur braillant des «Montjoie!» sur fond de cliquetis d'épées. Le cadre s'amuse, clique sur sa cavalerie hun déferlant sur l'Europe, avant le rendez-vous avec son client à New York. Attila, voilà un vrai leader. Un certain Wess Roberts a bien signé un livre destiné à montrer comment les «secrets de leadership d'Attila peuvent s'appliquer aux décisions de business d'aujourd'hui»...

«­ P-pou-pourquoi me regardes-tu comme ça?» (Jeanne d'Arc dans le film de Besson).

­ Parce que tu as une flèche dans la jambe!»

Les géniteurs sont rassurés, le jeu parle d'Histoire. On se bat, le sang coule, mais «il a suscité un intérêt pour l'Histoire chez mes enfants», é