Il est toujours réjouissant de voir les enfants punis. Ceux qui partagent ce ferme précepte en auront pour leur argent à l'Opéra-Comique où les Britanniques Julian Crouch et Phelim McDermott, spécialistes du grand guignol à l'anglaise, se sont inspirés des histoires édifiantes d'un psychiatre allemand du XIXe, le bon Dr Heinrich Hoffmann*, qui savait y faire pour terroriser le marmot. La scène est une boîte victorienne, mi-bonbonnière, mi-chambre des tortures, percée de moult portes et fenêtres d'où jaillissent toutes sortes de monstres et, au premier chef, des enfants sales, hirsutes et désobéissants. Sales gosses heureusement promis à une mort certaine, par noyade, mutilation (il est peu recommandé de sucer son pouce) et autre immolation par le feu. Avec une flopée de trucages et de manipulation de marionnettes, le spectacle se déroule staccato, sous les commentaires cyniques d'un récitant en frac sorti de chez Tim Burton et au son du trio-batterie (de cuisine, entre autres), basse et accordéon du Tiger Lillies band, dont le fondateur, Martyn Jacques, sait pousser sa voix vers des sommets d'hystérie rarement atteints. Délicieusement désuet, bourré d'understatement, le show n'est pourtant pas si tout public qu'il y paraît. Les enfants nourris de Scream (1, 2, 3, 4, etc.) fouetté n'y trouvent pas tout à fait leur compte en horreur et les adultes (les dernières âmes sensibles) en verront peut-être un peu trop. Est-ce à dire que ce spectacle ne réjouira que les chiens ou les g
Critique
Vilains petits diables
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par Alain DREYFUS
publié le 5 octobre 2000 à 5h03
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