Deux mille trente. Sur le Net, la liste de noms s'allonge, depuis qu'en juillet, l'Institut national de l'audiovisuel (INA) annonçait son désengagement d'Imagina, le festival des images de synthèse, de la création numérique et des effets spéciaux, qu'il organisait avec le festival de télé de Monte-Carlo depuis vingt ans.
La pétition rassemble créateurs d'effets spéciaux, architectes spécialisés dans la réalité virtuelle, artistes numériques, etc., tous d'accord pour sauver Imagina, la «vitrine de la création numérique» (1). Le seul rendez-vous français mêlant innovation et création, organisant forums et rencontres, face aux mastodontes du marché (Milia et autres foires au multimédia) (2).
L'INA se recentre sur ses activités «patrimoniales», les archives de l'audiovisuel, et estime que les nouvelles technologies ne sont plus tellement nouvelles qu'elles méritent qu'on fasse de leur soutien une mission de service public. Soit. Mais jusqu'ici, aucun autre institut n'a été missionné par le ministère de la Culture pour prendre en charge le soutien à la création numérique. Des aides au multimédia existent, des saupoudrages budgétaires à telle ou telle micromanifestation aussi, mais l'ensemble est bien loin de correspondre aux financements de soutien à l'industrie cinématographique par exemple. «Du point de vue de la position de la France dans l'univers des nouvelles technologies et de la création, c'est une décision de myope», estime Philippe Queaux, qui programma un certain nombre