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Libération
Critique

Signes de Lacroix

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publié le 9 octobre 2000 à 5h12

L'été prochain, c'est la nuit en plein jour. Les garde-robes s'hybrident. Chez Lutz, le pantalon de smoking se ceinture comme un boxer short et le trench, fendu aux épaules, dégringole en caraco, à peine retenu par de fines bretelles. Comme sous l'effet du décalage horaire, ces vêtements aux structures perturbées souffrent de jet-lag. La tête à l'envers, comme emportés par la fête, les tailleurs du soir de Christian Lacroix s'enroulent sur la silhouette. Les robes tamponnées de fleurs multicolores, retenues par un méga-ceinturon en patchwork, toutes en longs pans déchiquetés, franges de chaînes et volants de Chantilly, virevoltent. Cette élégance sauvage, ce prêt-à-porter de couturier destroy chic et cultivé, n'en reste pas moins délicat et emprunt de légèreté. Pour sa ligne Trace, Koji Tastuno donnait lui aussi dans le bidouillage de luxe; effilochage et découpage sur robe de cocktail. Une gamme de couleur poudrée ­ sable, vieux rose, grège ­ estompait le décorum trash. En première partie de son défilé, Koji Tastuno avait convié la jeune garde des stylistes, vendus comme lui, dans la boutique Beauty By Et Vous: Vava Du et Fabrice Lorrain, Daugthers of Style... On retiendra surtout les créations piquantes de Laurent Mercier Deluxe: des robes-faux tailleur en trompe-l'oeil, jupes fleuries et veste prince de galles. L'épaule est arrogante et la ligne fluideÊpour un mélange de rigueur et de légèretéÊtrès «fifties»: Laurent Mercier réinvente la vamp.

La bourgeoise en goguette, c'