L'été prochain, c'est la nuit en plein jour. Les garde-robes s'hybrident. Chez Lutz, le pantalon de smoking se ceinture comme un boxer short et le trench, fendu aux épaules, dégringole en caraco, à peine retenu par de fines bretelles. Comme sous l'effet du décalage horaire, ces vêtements aux structures perturbées souffrent de jet-lag. La tête à l'envers, comme emportés par la fête, les tailleurs du soir de Christian Lacroix s'enroulent sur la silhouette. Les robes tamponnées de fleurs multicolores, retenues par un méga-ceinturon en patchwork, toutes en longs pans déchiquetés, franges de chaînes et volants de Chantilly, virevoltent. Cette élégance sauvage, ce prêt-à-porter de couturier destroy chic et cultivé, n'en reste pas moins délicat et emprunt de légèreté. Pour sa ligne Trace, Koji Tastuno donnait lui aussi dans le bidouillage de luxe; effilochage et découpage sur robe de cocktail. Une gamme de couleur poudrée sable, vieux rose, grège estompait le décorum trash. En première partie de son défilé, Koji Tastuno avait convié la jeune garde des stylistes, vendus comme lui, dans la boutique Beauty By Et Vous: Vava Du et Fabrice Lorrain, Daugthers of Style... On retiendra surtout les créations piquantes de Laurent Mercier Deluxe: des robes-faux tailleur en trompe-l'oeil, jupes fleuries et veste prince de galles. L'épaule est arrogante et la ligne fluideÊpour un mélange de rigueur et de légèretéÊtrès «fifties»: Laurent Mercier réinvente la vamp.
La bourgeoise en goguette, c'