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Libération
Critique

Loup y es-tu?

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publié le 17 octobre 2000 à 5h27

A quoi rêve un âne? A quoi pense un chien quand il aboie la nuit? Il n'avait pas six ans, mais ça carburait sec dans sa petite tête. Les animaux, c'était son truc. Les filles aussi. Son problème, c'est qu'il avait plus de mal à se faire offrir des animaux, vivants ou mécaniques, que des filles. Les filles, il en avait tant qu'il voulait. Il en avait même plus qu'il n'en voulait. Elles tombaient comme des mouches sur son passage. Elles succombaient à ses oeillades gamines. Elles l'adoraient quand il faisait le singe. Des filles, il en avait trop. Au fait, à six ans, ça sert à quoi, exactement, une fille? Elles n'aiment même pas se faire tirer les cheveux. Il en avait de trop, des filles. Pour commencer, juré, craché, il allait se débarrasser des plus collantes et envoyer valser celles qui n'aimaient pas ses pétarades de péteur professionnel, son activité favorite qui était loin de faire l'unanimité chez les copines.

Les animaux, difficile d'en avoir. Son père ne voulait pas lui acheter d'âne ni même une poule. Le poisson rouge avait été dévoré par le chat, son seul animal de compagnie. Quand l'oncle Oscar lui avait offert un robot-chien, il y a un an, il avait failli mourir d'émotion. Vague imitation du célébrissime robot Sony (1), l'animal mécanique (2) l'avait pourtant vite lassé. Manufacturé par Nikko, leader mondial des engins téléguidés (3), la bête était pourtant très drôle mais ses tours de piste hoquetants, presque techno, étaient vraiment trop répétitifs. Le robot-chi