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Libération
Critique

Fucking OEdipe

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publié le 21 octobre 2000 à 5h39

Bien que peu fan de la musique de Mark-Anthony Turnage, qu'on décrira sommairement comme recyclant les acquis de Berg, Janacek, Stravinski, Britten et Birtwistle, on ne saurait trop recommander la création française, samedi à la Cité de la Musique, de Greek, son opéra d'après la pièce de Steven Berkoff transposant le mythe d'OEdipe dans l'east-end londonien des années Thatcher. Commande de Henze (qui fût le professeur de Turnage à Tanglewood) pour la Biennale de Munich en 1998, ce cocktail de Shakespeare et de cockney étoilé de «mother fucker» et autres «fuck off» plus contemporains,

a pour héros un skinhead nommé Eddy, mais proposait également lors de la création, deux numéros de lesbiennes punks assez sympathiques. Diego Masson dirige le London Sinfonietta, cousin en excellence de notre Ensemble Intercontemporain, et Clare Venables met en scène ce divertissement d'une heure et vingt minutes sur fond de racisme, de violence et de chômage, seule curiosité d'un week-end dont les temps forts sont avant tout chambristes. A savoir le récital, au Théâtre des Abbesses, de Marc Coppey, qui fût pendant cinq ans le violoncelliste attitré du Quatuor Ysaÿe avec Bach, Kurtag et la création mondiale du Repetitio de Krawczyk au programme.

Et dimanche le programme Debussy, Dutilleux, Ravel, Messiaen, que donnent Alice Ader et son ensemble, à qui l'on doit un magnifique enregistrement du Concert de Chausson, à Nanterre.

Cité de la musique, samedi à 20 h. Loc. 01 44 84 44 84.

Théâtre des Abbesse