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Libération
Critique

Jeff Sharel

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publié le 21 octobre 2000 à 5h39

Ce grenoblois, ami de Frédéric Galliano avec lequel il collabora sur l'album Espaces Baroques, aime la musique africaine et le jazz. Particulièrement la musique de Miles Davis auquel il rend ici hommage avec un Tribute en trois parties. Mais à 28 ans, Jeff Sharel aime aussi la deep house, surtout celle qui n'est pas forcément faite pour danser. A la croisée de toutes ces influences, son premier album séduit par sa finesse et laisse remonter des souvenirs de promenades nocturnes, l'été, quand la chaleur ne permet aucun répit. Ce disque sensuel et climatique avance par touches subliminales et sans effets superflus. Enregistré avec quelques amis, en n'ayant que très peu recours au sampling, c'est une belle démonstration de cette «nouvelle conception du jazz» (pour reprendre l'expression de Bugge Wesseltoft) qu'essaye d'inventer la génération electro. On regrettera simplement que tous les morceaux ne soient pas aussi sobres. Quand un titre comme Tribute Part Two ressemble a une jam entre potes jazzeux un peu éméchés, on a envie de changer de disque. Pour le reste, chapeau. A noter que son camarade Galliano continue d'explorer l'Afrique. Le deuxième volume de sa collection Frikyiwa, où des producteurs aussi différents que Pole ou Aqua Bassino remixent les musiciens Maliens du label Cobalt, contient une euphorisante relecture d'Abdulaye Diabate par Llorca. Précisons que Sharel, Galliano et l'équipe de Frikyiwa sont en concert ce samedi à Paris au Trabendo dans le cadre du festival