Menu
Libération

L'objet joue les prolongations.

Article réservé aux abonnés
Repose-stylo, pince-nappe, kit de préhension... Pour corriger les imperfections des choses, deux Berlinois, repérés à la Biennale de Saint-Etienne, explorent les «compléments d'objets».
publié le 21 octobre 2000 à 5h37

Il est exaspérant ce luxueux stylo Lamy 2000 (1966) qui roule et dégringole de toute surface plane et casse plume sur plume. Elle est agaçante cette nappe qui depuis des siècles, se laisse trousser au premier coup de vent, désorganisant une table bien dressée au jardin. Et comment, dans un cocktail, si on ne dispose pas de trois ou quatre mains, tenir son assiette, sa coupe de champagne, grignoter un petit-four tout en serrant quelques paluches? Ces «graves» problèmes empoisonnent la vie quotidienne. Car si nos objets préférés sont esthétiques et fonctionnels, ils sont souvent imparfaits. Quelle attitude adopter pour les corriger? Il y a ceux qui n'y voient goutte et snobent tous ces travers, ou les subissent, tel le Hulot de Tati. Comblés de manque, les pervers trouveront quelque jouissance dans toutes ces défectuosités. Les consommateurs épris de perfection, eux, seront toujours prêts à remplacer l'objet décevant en achetant son successeur sans cesse amélioré. Mais cette quête d'absolu n'est-elle pas vaine? L'exposition «Les bons génies de la vie domestique», au Centre Pompidou, retrace bien cette folle saga du progrès technologique et du désir illimité qui élimine, les uns après les autres, nombre de bons objets (1). Le bricolo, roi du concours Lépine, palliera lui-même les défauts des choses, par divers ajouts. Qui a eu l'idée d'utiliser un trombone pour faire redémarrer la première génération des ordinateurs iMac?

Petites trouvailles. Partant de ces constats de défaillan