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Libération
Critique

Bons baisers de Korova

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publié le 30 octobre 2000 à 5h58

Jean-Luc Delarue (producteur-animateur télé pour France 2 et Paris Première) et Hubert Boukobza (les Bains, Costes K) se font le plaisir de s'offrir un bar-restaurant. Toute création d'un nouveau lieu contemporain à Paris est une bonne nouvelle. Mais, zut, c'est sur les Champs, et pas sûr que tout le plaisir soit pour nous! Thèse: rue Marbeuf, un espace de rencontre confortable et supermoderne, une «bonne bouffe» pour «hommes d'affaires et femmes qui aiment manger». Antithèse: un concours de designers, un rien de trash food «impertinente» fricotée par l'«inspiratrice culinaire» Frédérick Grasser-Hermé (1) et un DJ ibérique. Synthèse: du blanc. De la façade aux murs, du plafond au ceviche, un écrin blanc, tendance boîte américaine du moment. Avec ce cahier des charges du «zéro risque» malin et chic, dans quatre pièces en enfilade tout en rondeurs, le designer retenu, Christian Biecher, a fait vite et de son mieux pour décliner, à partir de Strip, modèle aux formes longues et inclinables (vu au VIA 2000), toute une ligne de sièges élégants: bridges, chaises, banquettes, tabourets de bar, canapés, tout cuir (Poltrona Frau), et le fauteuil, triangulairement un peu épais, accueillera confortablement les fessiers aisés. Le tout s'assortit avec le hot-dog au homard et mayo (180 F), aux costards de Delarue, aux luminaires Murano, aux poissons bleus et à l'écran télé plat pour visionner Toast (par exemple). Dans une ambiance aux lumières changeantes, les zappeurs-gourmets surbookés v