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Libération

Les cavistes se rebiffent

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publié le 3 novembre 2000 à 6h08

Les enchères sur Internet viennent au secours des oenophiles. Depuis peu, quelques sites livrent en pâture des grands crus, essentiellement des bordeaux, à prix attractifs. Réjouissante nouvelle car, dans le commerce, il faut d'abord débusquer l'objet du désir et puis, surtout, casquer. Pas moins de 400 francs pour un primeur forcément trop jeune jusqu'aux sommets mythiques à plus de 25 000 francs. Avant ce système d'enchères, les amateurs, résignés, s'étaient tournés vers le cru bourgeois disponible chez quelque caviste fiable ou, version plus radicale quoique hépatiquement suicidaire, vers le cubi quotidien.

Toutefois, pas de précipitation, un subtil distingo s'impose. Il y a d'un côté les sites spécialisés en enchères où des crus prestigieux sont en effet régulièrement proposés. Un excellent saint-émilion comme le vieille-cloche 1964 mis à prix 600 francs chez ebay, un léoville-poyferre 1967 à 500 francs chez ibazar... L'offre impressionne, mais bien malin qui peut dire d'où proviennent les bouteilles et, surtout, de quelle manière elles ont été conservées. Le margaux 1945 a beau être le cru du siècle, si ledit flacon a été oublié au-dessus d'un radiateur pendant dix ans, on pourra à peine assaisonner la salade avec son contenu. A 15 000 francs la laitue, il faut aimer la verdure.

Plus rassurants, les sites de professionnels. Celui de chateauonline, notamment, fournit d'apaisants renseignements: conditions de conservation, état détaillé du lot en vente, certificats d'origi