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Libération
Critique

Carlos Maza

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publié le 4 novembre 2000 à 6h13

Bien qu'il signe là son premier album pour une compagnie phonographique «majeure», le Chilien de Cuba Carlos Maza n'est pas un inconnu, puisqu'il a préalablement enregistré à quatre reprises, dont deux pour le compte du label Owl de Jean-Jacques Pussiau. Dès 1994, le producteur indépendant s'était en effet montré sensible aux qualités d'un musicien né vingt ans plus tôt au Chili, puis exilé, d'abord dans l'Hexagone, ensuite à La Havane, où il a appris son métier («parce que l'enseignement musical y est unique au monde»). Dès sa parution, Zapato Kiko, qui succédait à un autre disque made in France, Donde Estoy (EMP), avait frappé les auditeurs un peu attentifs par l'inépuisable virtuosité à laquelle il sacrifiait, sans jamais tomber dans les facilités démonstratives de la fusion, genre qui battait alors son plein. Tout aussi tonique, Tierra Fértil, le nouveau-né, est l'aboutissement d'un travail entrepris l'an passé avec deux Brésiliens : le saxophoniste (et disciple d'Hermeto Pascoal) Carlos Malta et le batteur Kesso (qui joue aussi pour Lenine). «Nous nous efforçons de rassembler non seulement les cultures cubaine et brésilienne, mais aussi ce que je dois à mon pays natal et, plus généralement, à mes origines amérindiennes», assure d'ailleurs Maza, qui s'attache donc, tout au long du CD, à faire cohabiter des rythmes aussi divers que le maracatu, la congada (brésiliens), la conga (cubain) ou encore le huayno (chilien), s'appuyant sur des qualités de polyinstrumentiste qui n