Les barques blanches sommeillaient sous la lune, encadrées des arbres majestueusement japonais plantés autour du lac. Marc Lamour se réjouissait des grappes de zivas en joggings blancs et Bombers et ­ présence exceptionnelle de Philippe Manoeuvre oblige ­ s'engageait dans l'allée des créatures, illuminée comme un catwalk vegassien. La lenteur du trafic permettait de s'attarder sur les belles du Bois, seins nus harnachés de cuir comme au Crazy Horse, ou clones de Naomi en bottes strassées argent. Tiberi, avec sa nouvelle piste cyclable le long de l'ambassade de Russie et la fermeture de la circulation au niveau du square Debussy, avait déplacé la portion désormais congrue de branleurs impénitents à l'angle du boulevard Lannes... Philippe décidant de rentrer, on rejoignait Cités Beurs, nouvelle party d'Isaac de l'Oriental Tea Dance, au Dépôt. Le dance-floor habillé de lasers rappelait le réveillon avec Jorge Ben au 78, du temps de Patrice Calmettes, bien que les danses collectives sur un Za'ma Za'ma ultrafunky donnaient l'illusion d'avoir été téléportés à Marrakech. Le Serpent devisait avec Clara Obscura ­ «vous ne vous intéressez qu'à mon argent, mais je ne saurais vous en tenir rigueur» ­ puis, repérant Christine Steinitz, avait subitement envie de lui toucher les seins. Elle dansait, plus chic et noire que jamais, entourée d'éphèbes sortis d'un albumde Pierre et Gilles, tandis que Laurent de Saint-Trop' jouait une hard et tech-house new-yorkaise de rêve. Léo C. et Emmanuel