Il suffit de prononcer son nom pour récolter illico un écho admiratif. Il est vrai que le saxophoniste Akosh S. («S» comme Szelevenyi) a fait couler beaucoup d'encre enthousiaste depuis son apparition sur les scènes. A commencer par Serge Loupien, qui salua son avènement dans Libération en ces termes: «Akosh Szelevenyi est la meilleure chose qui soit arrivée au jazz français et par extension européen depuis douze ans, date de son installation (alors clandestine) dans la capitale.» Donc, sommaire zoom arrière pour les absents ou les distraits. Commencée à Debrecen en Hongrie, le 19 février 1966, son histoire tourne musique, dès ses 5 ans, à Budapest. Entré en formation classique et folklorique le temps de dompter la flûte à bec, la clarinette et le basson, il tranche à 16 ans en faveur du saxophone, mais le conservatoire le gonfle. Lui, préfère tirer ses leçons en public dans l'échange. Fustigé à cette époque par des autorités chatouilleuses qui ne l'entendent pas de cette oreille, il est contraint à l'exil. En 1986, option Paris, SDF et sans papiers. Après l'éclipse des petits boulots et des rencontres (Michel Graillier, Steve Grossman, Steve Potts, Steve Lacy), deux albums Pannonia (1992) et Asile (1994) voient le jour et se jouent avec son premier groupe, la nuit, dans les bars. Son circuit de prédilection refuse les clubs et leurs tarifs: «C'est ma manière de penser aux autres. D'aller où ils sont.» C'est d'ailleurs là, à l'Atmosphère, qu'il tombe en sympathie récipro
Critique
Fracture de la anche
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publié le 7 novembre 2000 à 6h17
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