Même s'il est moins célèbre qu'un Fabrice Emaer, David Mancuso est une des figures emblématiques de la nuit des années 70/80. Sans doute est-ce également une des plus attachantes. Ni businessman, comme les bougnats de Studio 54, ou DJ comme Larry Levan, Mancuso est une sorte de hippie farfelu obsédé par la musique. Pendant près de 20 ans il organise des fêtes «privées» dans tous les appartements new-yorkais qu'il habite. Le premier, en 1970, est un loft de Soho où il installe une énorme stéréo. Pas de publicité ou de prix d'entrée, le Loft n'est ni une boîte, ni un after. On n'y sert même pas d'alcool. Mais pour entrer il faut sa carte de membre (renouvelée quatre fois par an) qu'on obtient uniquement par cooptation. Pour être adopté mieux vaut appartenir à une minorité quelconque... gay, black ou latino. Quand la police l'accuse de gérer un cabaret clandestin, Mancuso s'en tire, après d'abracadabrants démêlés (dont il entretient soigneusement la légende), en démontrant qu'il s'agit uniquement de petites fêtes entre amis. Aujourd'hui, comme beaucoup d'autres (Claude Challe...), il profite de sa notoriété underground pour se faire un peu d'argent avec des compilations.
Mais dans la jungle des Café Del Mar et autre Buddah Bar, les albums The Loft (Nuphonic/Discograph) sont parmi les rares à ne pas ressembler à l'exploitation mécanique d'un filon. Outre l'ultra-emblématique House Party de Fred Wesley, la Loft volume 2, qui vient de sortir, contient aussi bien des morceaux de Jah