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Libération

Les troqueurs ont trouvé le truc

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publié le 17 novembre 2000 à 6h40

On a beau dire: cet Internet, que d'aucuns disent ultra moderne, outil de communication mondiale, reliant les hommes et les femmes du monde entier et tout, recèle parfois quelques surprises. Comme cette pratique, directement issue des grottes de nos grands-pères, consistant à s'échanger un rôti de mammouth contre un silex en état de marche, soit le troc du temps que le pognon n'existait pas encore, arrivant via des start-up de petits jeunes extrêmement au fait des pratiques marketing sur l'Internet. Ou comment faire du neuf avec de l'ancestral. On a bien vu passer dans la vraie vie, les systèmes d'échange local, les SEL, «je te donne un cours d'allemand contre une couscoussière», sorte de système D de solidarité.

Sur le Net, reflet de la vie vraie, selon certains sociologues visionnaires, fleurissent aussi les propositions de troc, sur les sites de petites annonces, d'enchères et depuis mars 2000 et les trois petits jeunes en question, sur un web entièrement dévolu à la chose, trokers.net. Evidemment le modèle est américain, l'outre-Atlantique ayant déjà remis au goût du Net ladite pratique. Sur Trokers, «service entièrement gratuit et francophone», selon Aymeric Chottard, 26 ans, gérant, en charge du marketing et du business development (ça se dit en anglais et sans ricaner), plus de 195 000 annonces sont en cours, divisées en une vingtaine de rubriques (voyages, maison, cinéma, bureautique, vins, etc.). On s'inscrit pour proposer sa couscoussière sous la rubrique «j'ai» et