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Libération
Critique

Mozart

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publié le 2 décembre 2000 à 7h27

On se souvient des débuts de Natalie Dessay, la soprano colorature lyonnaise qui terrassa le jury du concours de chant organisé pour le bicentenaire de la mort de Mozart et en remporta le premier prix en donnant l'air de la Reine de la Nuit. Tandis qu'elle devenait l'interprète planétaire de ce rôle-fétiche, Natalie Dessay semblait vouloir plus que tout, sortir de cet emploi et cette image de surfeuse du registre suraigu, pour convaincre d'incarnations dramatiques inoubliables. Il suffisait d'entendre le public du Palais-Garnier saluer son entrée par des applaudissements et des cris samedi dernier, pour réaliser que Natalie Dessay, plus qu'une grande virtuose de sa génération, est devenue une star dont le public attend à chaque fois un numéro. Reine de la Nuit d'Achim Freyer ou Bob Wilson, Rossignol mécanique de Stanislas Nordey, Morgana de boulevard pour Carsen, Dessay offrait l'an dernier à Bastille une Olympia façon poupée gonflable avec échappées sur les tics des Céline Dion, d'une ironie délirante qui n'empêchait pas la colorature de frapper à la tête. Parallèlement, elle élargissait son répertoire au disque avec un extraordinaire Vocalises faisant la part belle à Rachmaninov, Granados ou Ravel, et tentait sur scène des incartades dans le répertoire romantique allemand qui, pour être prématurées, n'en étaient pas moins fascinantes.

De retour dans sa patrie mozartienne d'élection, Dessay fait à nouveau évènement avec Heroïnes où elle exploren des rôles qui risquent de la